
Un mois avant le référendum constitutionnel du 7 juin 2015, le LCGB tient à communiquer la position du syndicat tel que défini par son comité central en date du 23 mars 2015 au sujet des trois questions qui seront soumises au vote des citoyens luxembourgeois.
Conformément à la résolution finale du 59e Congrès national du LCGB adoptée le 29 novembre 2014 à Mondorf-les-Bains, le LCGB se prononce clairement en faveur de l’ouverture du droit de vote (actif et passif) aux résidents de nationalité non-luxembourgeoise.
Dans ce contexte, le LCGB tient à souligner les points suivants :
- la question de l’ouverture du droit de vote pour les résidents non-luxembourgeois est fondamentale parce que le Luxembourg dispose déjà maintenant d’un déficit démocratique important puisque les 44 % de la population résidente qui ne dispose pas de la nationalité luxembourgeoise sont exclus du processus de décision démocratique ;
- le droit de vote pour les résidents non-luxembourgeois existe déjà au niveau des élections européennes et communales, il n’y a donc pas de raison objective pourquoi ce droit de vote ne pourrait pas être étendu aux élections nationales ;
- le droit de vote pour les résident non-luxembourgeois ne sera pas attribuée de manière générale, mais sera de toute façon conditionnée à une durée de résidence qui selon l’avis du LCGB ne peut être inférieure à la durée de résidence fixée par la loi pour l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise ;
- la Constitution stipule clairement qu’il faut avoir la nationalité luxembourgeoise pour devenir Ministre ;
- l’ouverture du droit de vote aux résidents non-luxembourgeois est une étape importante vers un rééquilibrage de la politique en faveur et dans l’intérêt des salariés du secteur privé.
Le LCGB se prononce cependant contre la limitation des mandats de ministres à dix ans.
Les raisons du refus du LCGB sont multiples :
- la mesure est contraire à la volonté démocratique exprimée lors des élections par les citoyens. En effet, le candidat avec le nombre le plus élevé de voix risque de ne plus pouvoir devenir ministre s’il a dépassé au niveau de ce mandat la limite de dix ans ;
- le paysage politique luxembourgeois ne dispose pas d’une masse critique suffisante pour procéder tous les dix ans à un changement de ministres ;
- la mesure pénalise surtout les personnes issues du secteur privé (déjà maintenant de plus en plus rares dans le monde politique) puisque leur avenir sera peu certain une fois devenu ministre pour une durée prédéterminée de dix ans.
Finalement, le LCGB se prononce contre l’abaissement de l’âge de vote à 16 ans.
En effet, accorder le droit de vote à l’âge de 16 ans soulève toute une série de questions qui à cette date restent sans réponse claire et précise :
- comment un jeune de 16 ans pourrait-il exercer son droit de vote s’il n’a pas encore atteint l’âge de la majorité (p.ex. le jeune ne dispose uniquement d’un droit de signature en nom propre à partir de 18 ans) ?
- si un jeune dispose à l’âge de 16 ans du droit de vote, est-ce que tous les autres droits et obligations civiques seraient également accordés à cet âge (p.ex. permis de conduire, plus de protection juridique en tant que mineur) ?
- les jeunes disposeront-ils à l’âge de 16 ans d’un droit de vote obligatoire ou optionnel et est-ce que leur droit de vote sera aussi bien actif que passif ?
- quelle est la probabilité que tous les jeunes à l’âge de 16 ans disposent des affinités politiques tellement bien développées qu’ils puissent exercer consciencieusement leur droit de vote ?
Pour conclure, le LCGB est d’avis que les partis politiques auraient dû s’accorder entre eux sur les différents sujets qui seront soumis le 7 juin 2015 au vote des citoyens luxembourgeois au lieu de faire trancher ces questions par voie de référendum et de risquer une scission sociale et sociétale notamment sur le volet du droit de vote.
Communiqué par le LCGB, le 7 mai 2015.
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