Suite à l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, le LCGB a décidé de procéder à l’analyse des différents éléments de la politique gouvernementale définie dans l’accord de coalition signé fin 2013.
Les entrevues avec les différents ministres permettront au LCGB de mieux cerner les différents projets du nouveau gouvernement et surtout d’en comprendre les retombées sur les salariés du secteur privé.
Ceux-ci sont toujours confrontés aux conséquences de la crise financière et économique :
des conséquences illustrées par de nombreuses pertes d’emplois, notamment dans le secteur bancaire avec un nombre croissant de plans sociaux. La recrudescence du chômage, qui bat presque chaque mois un nouveau record, en est une preuve tangible.
des conséquences aussi illustrées par une nouvelle approche patronale inacceptable.
L’échec des négociations pour le renouvellement de la convention collective de la sidérurgie luxembourgeoise donne un premier aperçu de cette approche. La recherche d’une certaine productivité est remplacée par la chasse aux coûts par tous les moyens. ArcelorMittal compare aujourd’hui ses frais d’exploitation (et notamment les frais de personnel) d’un site par rapport à un autre et procède à un véritable chantage auprès de ses salariés : production contre baisse des frais et donc des conditions de travail.
Cette politique contractuelle risque fort de faire tache d’huile parmi les autres secteurs de l’économie et elle est par conséquent rejetée par les membres du LCGB. Les salariés du secteur privé sont déjà lourdement touchés par les répercussions de la crise financière et économique. S’y ajoutent les effets d’une globalisation sans borne et sans standards sociaux.
Le nouveau gouvernement a clairement affiché sa volonté de lutter contre le chômage et de rétablir l’équilibre des finances de l’Etat. Mais, la politique gouvernementale ne doit pas être tournée contre les salariés du secteur privé. La précarisation des conditions de travail est inacceptable et un faux remède pour baisser le chômage.
L’augmentation de la TVA sans aucun concept global au niveau de la politique fiscale heurtera de plein fouet le pouvoir d’achat des ménages. Les prestations sociales ne doivent pas être démantelées, les salariés du secteur privé étant les premiers à subir les conséquences d’une telle politique.
La seule et unique solution en temps de crise est un renforcement des mesures sociales en faveur des salariés du secteur privé.
La peur existentielle qu’éprouvent les salariés a évité un conflit ouvert, du moins jusqu’à présent. Dès lors, la question se pose à quel niveau ce conflit aura lieu. Au niveau politique de la tripartite ? Dans les entreprises ?
Pour réussir leur mission, les syndicats actifs au sein du secteur privé devront prendre à cœur certains faits.
On ne juge pas un gouvernement sur le facteur sympathie, mais en analysant son action dans les différents dossiers. Pour réussir cette analyse, il est nécessaire d’avoir une liberté d’action et d’être indépendant des différents partis politiques présents.
Il est nécessaire de trouver un terrain d’entente et de collaboration avec les autres syndicats pour ne pas se tromper de cible. Nous devons nous engager pour nos membres et leur apporter une véritable plus-value. Nous devons prendre en compte les aspirations et les besoins des salariés du secteur privé. Le LCGB a décidé de s’engager pour la défense de leur strict intérêt. Les développements récents au sein de la sidérurgie démontrent clairement qu’ils ont besoin d’un tel engagement.